La galerie Cortex Athlético consacre du 15 avril au 22 mai une exposition monographique au travail de l’artiste allemand Rolf Julius. Under the surface rassemble un ensemble de pièces qui témoignent de la double approche de l’artiste qui consiste à hybrider musique, son et sculpture.
Né en 1939 en Allemagne dans le contexte d’après-guerre, Rolf Julius après l’édification du mur en 1961 à Berlin devient du jour au lendemain habitant de la R.D.A.. Il découvre le son à la radio et l’intègre à ses premiers travaux photographiques au milieu des années 1970. Au début des années1980, il commence à produire des actions musicales, notamment à l’extérieur, des objets sonores, à travailler avec des espaces, à faire des dessins. Les sculptures sonores de Rolf Julius développent, à travers une économie des moyens, une esthétique discrète à la limite du visible et de l’audible. À propos de son travail, l’artiste explique : « Je n’ai pas grand-chose à voir avec la musique minimale elle-même. Enfin, je ne fais pas de la musique. Quand j’utilise des Buzzers dans mon travail par exemple, la musique est décidée par les matériaux. Le résultat devient de la musique minimale, mais elle est largement dépendante du système lui-même. Je réagis aux sonneries et fais ce qu’elles suggèrent. Quoi qu'il en soit, mes idées à propos de comment les matériaux déterminent les résultats sont très proches de l’art minimal. En fait, il y a dans l’art minimal l’idée de ce que le matériau lui-même signifie. Les matériaux, un morceau de feuille en fer et un morceau de musique sont pour moi la même chose. La raison pour laquelle j’aime la musique minimale est sa vacuité. Comme un seul arbre à l’horizon. » Des haut-parleurs posés sur les yeux, une musique ténue qui fait vibrer la surface des paupières, cette action musicale a pour titre Musique pour les yeux et date de 1982. Délicat, poétique, le travail de Rolf Julius ne s’impose pas, il requiert une extrême attention du regardeur-écouteur. La musique se regarde. Les pigments tremblent, le sable ondule, le papier frémit, l’eau frissonne… Il faut faire l’expérience des œuvres. Circuler de l’une à l’autre, aller au-devant de paysages sonores fragiles et fascinants où la technique, la musique, les sons, le silence, les matériaux interprètent des jardins électroniques miniatures.