Skins, grids & drop drawings, 1 / Skins, grids & drop drawings, 2
Paris, 24.10.2014 > 22.11.2014 / Bordeaux, 13.11.2014 > 20.12.2014
L’exposition Skins, grids & drop drawings de Sergio Verastegui poursuit un travail qui a commencé avec l’ouvrage « a single line which is invisible and unceasing» qui vient d’être édité par Art-O-Rama et les éditions P à Marseille à la fin du mois d’août 2014.
Le titre de ce livre provient d’une phrase de Jorge Luis Borges, qui s’imagine un labyrinthe formé d’une seule ligne, infinie et invisible. Cette image m’a permis de faire référence à l’idée de processus et de travailler donc dans le sens d’un labyrinthe mental, sans intérieur ni extérieur. Ce labyrinthe se développe dans une forme d’écriture, qui dans mon travail est une écriture sculpturale et fragmentaire.
C’est donc un projet dans lequel sont connectés des fragments de narrations et d’Histoire, des matériaux et des formes qui se contaminent les uns aux autres et des territoires, des espaces, des déplacements physiques. Dans la perspective de revenir à une présence réelle, à la matérialité de la sculpture et à des espaces très chargés psychologiquement.
Il s’agit de procéder de manière archéologique pour en extraire des morceaux du processus déjà engagé, notamment en rapport aux concepts de grille et de peau. Le travail développé pour Art-O-Rama sera donc poursuivi avec une nouvelle production de pièces et des nouvelles combinaisons de ces éléments.
L’artiste réalisera une nouvelle série intitulée «drop drawings» qui sera montrée pour la première fois dans les deux lieux. Il s’agit d’une série de dessins-sculptures réalisés avec du bronze et de l’or.
Gagnant du «Prix Showroom » de la foire Art-O-Rama, Sergio Verastegui a présenté l’exposition a single line which is invisible and unceasing pour la première fois à Marseille pendant l’édition 2014 de la foire du 29 août au 13 septembre 2014.
Skins, grids & drop drawings se déroulera en deux volets. Le premier aura lieu à Paris du 24 octobre au 22 novembre. La deuxième aura lieu à Bordeaux du 13 novembre au 24 janvier 2013.
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Pas toujours un réceptacle pour le saisir.
Des peaux qui s’accrochent aux grilles. Chute. Des fragments de narration. Des matériaux et des formes qui se contaminent les uns les autres. Des territoires, des espaces, des déplacements physiques. Des dessins-sculptures, des gouttes, du bronze, de l’or, de l’argent. Un labyrinthe formé d’une seule ligne, infinie et invisible. Interrompue. Revenir à une présence réelle, à la matérialité de la sculpture. There’s no one left to torture. Une économie de gestes et de moyens. Des ruines. Tranche. Des restes. Des réminiscences d’un passé colonial. Des ready-made. Le répons. Friedrich Hölderlin. Dos hemisferos. Des outils figés et récupérés qui renvoient à une activité d’atelier soustraite au regard. Homo faber. La peau de serpent comme métaphore d’un renouvellement et d’une mutation. D’une survivance. Alternances. Enchevêtrements. Incommunicado. Accidents. Constrictor. Conjugaisons. La parole tarde à venir. William Carlos Williams. Récupérations. Altérations. Luigi Nono (Fragmente-Stille. An Diotima). « Agrégat de fragments ‘‘inconstitués’’ ». Ce que j’ai perdu de moi-même. Stoppages étalon. Reformuler. Une masse informe. This way Brouwn. Millefeuille. Opacité et transparence. From one skin to another. Morris Louis. Le dessin qui se fait. Une archéologie. Prosopagnosie. Les ressorts autobiographiques de la peau. « Car il ne demeure nulle part. Nul signe ne retient. Pas toujours un réceptacle pour le saisir ». A single line interrupted. J'ai modifié un peu l'accrochage pour avoir plus d'espace vide entre les pièces. Drop drawings. Un espace refoulé. Je(ux) de miroir. Une pièce revivifiée à partir d’éléments disparates, renégociés le temps d’une greffe incertaine. Histoires de la sculpture. Quel en est le devenir ?
Erik Verhagen, 10/2014