Vincent Gicquel - Qu'est ce que je fais là ?

En Vie

 

Tout au long de notre histoire, abreuvée de préceptes religieux, l’envie a toujours été associée aux péchés, à la jalousie, à la convoitise. Associée aux élans du corps, aux besoins organiques : « envie de pisser », « envie de chier », « envie de baiser », « envie de vomir »… autant de besoins que l’homme s’évertue à taire, à cacher, sous peine d’être mené tout droit aux Enfers !

L’homme de bonne morale aura, lui, tendance à qualifier ses envies de désirs, les associant à quelque chose de noble, aux choses de l’esprit, à la transcendance…

Mes personnages, eux, semblent bien éloignés de tous ces préceptes. Ils se contentent d’être en vie ; par-delà le bien et le mal ; et bien au-delà de toutes considérations données par des contingences extérieures. Leurs désirs, leurs envies, ils ne les nomment pas, ils les vivent !

Ils les vivent pour eux et les partagent sans concession. Ils ne refoulent aucune de leurs pulsions, ne se jugent pas et ne jugent pas les autres. Aucun d’entre eux ne se réfrène sur ses élans pulsionnels, cet élan vital, et tous se rejoignent sur ce plan, sans honte et sans culpabilité.

Ils ont simplement fait un choix, celui de vivre ! Et non celui de mourir à petit feu, étouffés par des pulsions inassouvies. Car ces élans que l’on refoule sous prétexte de la morale, de la bienséance, de la religion… finissent inévitablement par nous tuer psychiquement ; par faire de nous des êtres fatigués chez qui les envies disparaissent, les unes après les autres, entraînant avec elles notre simple désir de vivre.


Vincent Gicquel, 2019