Pierre Clerk (1928) puise ses références artistiques dans les formes élémentaires et universelles de Brancusi et dans le cubisme de Picasso. Mais il sera surtout influencé par le Néoplasticisme de Mondrian et Van Doesburg. Par la suite, il retiendra les oeuvres découpées de Matisse.
Pierre Clerk s'approprie ensuite les grandes tendances de son époque (Expressionnisme Abstrait, Minimalisme, Post Minimalisme, Art Conceptuel), retenant en particulier l'enseignement de Barnett Newman et la distance qu'il exprime face à la spontanéité du geste. Il intègre les recherches des minimalistes et de l'Art Conceptuel qu'il retranscrit dans des peintures aux formes rigoureuses.
Pierre Clerk élabore une oeuvre originale, fondée sur un langage linéaire et graphique, parfois à contre-courant des créations de cette époque. Il retranscrit dans ses oeuvres un certain « graphisme spatial » qui atteint des dimensions parfois monumentales. Les lignes horizontales, verticales et courbes, s'imposent et s'équilibrent par le rapport des volumes et des couleurs. Cette organisation rationnelle des éléments géométriques donne au tableau un caractère objectif.
Alors qu'à la fin des années 1960, les peintres expressionnistes abstraits triomphent, Pierre Clerk accentue davantage sa démarche. Son abstraction géométrique élimine toute trace de facture picturale, toute suggestion de rapport sensible entre l'artiste et son oeuvre. Son vocabulaire artistique s'élabore constamment à travers des oeuvres dépouillées, monumentales et modernes.
Arnaud Dubois