Etienne Chambaud (né en 1980) et Benoît Maire (né en 1978) se sont rencontrés dans les jardins de la Villa Arson à Nice il y a quelques années. Leur première collaboration a été le cycle Libido Post-Fiction en 2002-2003, lorsqu'ils étaient encore étudiants, puis ils ont publié le texte Hantises de surface, la même année.
Il y a un an ils ont créé Musique pour un cheval centenaire. Ils s'interrogent alors sur l'effondrement du temps à travers la résolution possible d'une image mentale, celle associée à «l'événement de Turin» : le moment, en 1889, où Nietzsche tombe au cou d'un cheval battu sur une place de cette ville. Dans le sillage de cette pièce, ils ont pensé leur première exposition commune qui s'appelle Le Présent. Des interrogations sur les larmes (notamment celles des chiens), sur les monuments de monuments, les événements impossibles, les temps locaux désynchronisés, sur le dehors, la clôture du monde, le voyage dans le temps (et la question de son retour), sur la nostalgie, la mélancolie et d'autres disjonctions, sur des souvenirs du présent et de quelques fins, semblent en être les enjeux.
Pour l'exposition, ils écrivent une courte fable qui s'appelle aussi Le Présent et dans laquelle ils cherchent à faire apparaître quelques motifs de ces questionnements. Le Chien, Le Vieil Homme et L'Enfant sont au bord d'un ruisseau qui ressemble à un torrent et bavardent.