Lisa Beck, Rainier Lericolais - Lisa Beck + Rainier Lericolais

"Mon travail a toujours été guidé par certaines préoccupations ou obsessions, qui peuvent être vues comme étant divisées entre le particulier et l’universel. Le particulier, c’est-à-dire les aspects observables de la réalité, les choses qui nous entourent (le paysage, nos corps). L’universel, c’est-à-dire les choses qui sont trop vastes ou trop minuscules pour qu’on puisse les saisir (l’espace, la physique atomique) – et qui deviennent forcément une sorte d’abstraction. Ce sont à ces choses-là que je pense, en insistant sur la relation entre ces éléments – l’endroit où ils se rencontrent et interagissent, plutôt que sur leur séparation. Je me préoccupe de ma position, de la position de n’importe qui, en lien avec ces aspects de la réalité existante… l’acte d’observation de l’entre-espace ; la conscience visuelle et la perception comme manière de comprendre l’existence, tel un filtre.

J’ai tendance à être attirée par des phénomènes visuels liés mais contraires, tels le positif et le négatif, le modèle et l’aléatoire, la couleur et les niveaux de gris, le plat et la profondeur, la représentation et l’imagerie abstraite. J’ai toujours envie d’emprunter les deux directions à la fois et une grande partie de mon travail a consisté en tenter de trouver des manières d’intégrer ces opposés. Mon motif le plus récurrent est le cercle sous toutes ses formes et références. Les atomes, les points, les sphères, les solides, le néant, les cellules, soi, les étoiles, l’éternité, le vide – c’est fou ce que l’on peut lier à cette forme."


Expositions récentes de Lisa Beck (née en 1958 à New-York) : Elisabeth Dee Gallery (NY, 2017), MAMCO (Genève, 2016), Galerie des galeries (Paris, 2016), Galerie Lisa Ruyter (Vienne,2012), Le Magasin (Grenoble, 2009). Ses oeuvres font partie de la collection du Frac des Pays de la Loire et la Collezione Maramotti. Elle était representée par la galerie Samy Abraham en France qui lui a consacré de nombreuses expositions à Paris.



 

Les pratiques de Rainier Lericolais (né en 1970), plastiques et musicales, se rejoignent dans la notion de mémoire enregistrée : il prélève dans de nombreuses strates culturelles les artefacts et autres symboles qui composent ses œuvres qu’elles soient visuelles, sonores ou spatiales dans lesquelles se mêlent références musicales, cinématographiques, plastiques, et littéraires.
Une des œuvres de l’exposition, L’invention de Morel, fait ainsi référence à la nouvelle éponyme de l’écrivain argentin Adolfo Bioy Casares qui, naufragé, trouve refuge sur une île où chaque jour se répète inlassablement, et il finit par découvrir que l’île fonctionne comme un grand disque qui est rejoué quotidiennement.

 

Cette première exposition des sculptures de Rainier Lericolais en dialogue avec les peintures de Lisa Beck présente un des axes majeurs de son travail : l’abstraction et la représentation du son, notamment sous le prisme de la question de l’enregistrement.
Cette question se retrouve également dans ses œuvres sur support papier : photogrammes,  oscillogrammes, scannogrammes, (enregistrements de la lumière sous formes d’ondes vibratoires), empreintes de vinyles (Phantômes). Cette faculté de fixer un moment vécu sur un support et la fragilité de ce dernier sont des thèmes obsessionnels de Rainier Lericolais qui lui permettent de réfléchir aux conditions d’émergence d’un objet dans le temps qui le connaît.


Expositions récentes de Rainier Lericolais : Galerie Nosbaum Reding (Luxembourg, 2018), Kunstverein Bitcherland Artopie, (Meisenthal, 2015), Centre Pompidou (Paris, 2015), Galerie Franck Elbaz (Paris, 2014), Frac Limousin (Limoges, 2012), Le Confort Moderne (Poitiers, 2011). Ses oeuvres se trouvent dans les collections du FNAC - Fonds national d’art contemporain, FRAC Ile-de-France, FRAC Aquitaine, FRAC Poitou-Charentes,  FRAC Limousin, FRAC Corse, et du MAC/VAL, Musée d’art contemporain du Val-de-Marne.